08 mai 2006

La cour suprême donne raison à 2 enseignantes..... YÉÉÉÉ !!

La plus haute cour du Québec vient de donner raison au Syndicat de l’enseignement de la région du Fer dans la cause de 2 enseignantes de maternelle qui avaient eue une surcharge de travail. Allez voir l’histoire complète ici.

Enfin, une instance intelligente agit en tant que tel. Il est grand temps de cesser de prendre les enseignants pour des bêtes. L’enseignement, autrefois une profession noble, est devenue une épreuve mentale et souvent physique pour les gens qui se sentent assez forts pour affronter la jeunesse sur les bancs d’école. Problèmes de drogue, de délinquance, abus sexuels, violence, fugues, familles éclatées, et je ne parle que du primaire !

Dieu merci, ce ne sont pas tous les jeunes qui ont ces problèmes. Cependant, il y a maintenant plus de profs qui quittent le système public pour se faire happer par un secteur privé plus qu’heureux d’accueillir des professionnels expérimentés et endurcis à la tâche.

Mais les gens en général connaissent mal le métier, nenni, que dis-je, la vocation d’enseignant. Je vais tenter d’éclaircir quelques mythes répandus à propos des profs avec des réalités.

Mythe #1 : Les profs ont 2 (ou 3) mois de congé par année.
Réalité : Les profs n’ont pas l’obligation de se présenter devant des étudiants entre la fin du mois de juin et la fin du mois d’août. Ça ne veut pas dire qu’ils ne travaillent pas à préparer des cours, monter des activités, se fabriquer des banques de questions et de réponses, solutionnaires, faire de la recherche, lire et se questionner sur quelles sont les meilleures méthodes de faire passer la matière aux jeunes de l’années suivante. Vous connaissez des profs qui se paient la belle vie l’été et qui ne foutent rien ? Dites-vous qu’ils ont vos marmots dans la figure 10 mois par année, et que c’est votre tour pour les 2 autres.

Mythe #2 : Les profs sont payés pendant l’été, alors ils chiâlent pour rien.
Réalité : Les profs sont payés à 80% de leur salaire pendant toute l’année. J’explique (pour ceux / celles qui ont coulé leur maths) :
Jeannot gagne $24 de l’heure pour enseigner. Il est payé 37.5 heures par semaine, peu importe combien d’heures il fait (Jeannot a un poste et sa permanence, il faut le préciser) Pour tout le monde, ça fait $900 par semaine. Il gagne donc $46800 par année. Êtes-vous d’accord ? Non ? Vous avez raison. Jeannot est payé pendant 42 semaines, il gagne donc $37800 par année, et empoche des chèques de $726.92 par semaine. Le salaire qu’il reçoit l’été, c’est le 20% qui ne lui a pas été donné le reste de l’année.

Annie, elle, n’a pas de poste et passe de contrat en contrat, toujours en remplaçant qui une grossesse, qui une maladie, qui une année sabbatique, etc. Annie enseigne la même chose que Jeannot, dans la classe d’à côté. À la fin de l’année scolaire, Annie reçoit un chèque totalisant le 20% du salaire qui ne lui a pas été remis pendant l’année. Ce montant est donc totalement imposable à l’impôt. Annie reçoit un chèque de $7269.20, imposable à un échelon supérieur de revenu, car plus élevé lui-même. De plus, son employeur lui a confirmé que trop de profs ont fait des burn-out et ils ne savent plus où trouver des remplaçants et elle enseignera les maths l’an prochain. Ceci est considéré comme une promesse d’emploi pour le minstère de l’emploi et la disqualifie automatiquement au revenu d’appoint nécessaire à sa survie estivale. Sans assurance-emploi, Annie n’ira pas loin en vacances encore cette année.

Mythe #3 : Ils sont syndiqués comme les cols bleus et les polices, alors leur conditions de négociations sont pareilles !
Réalité : Jean Charest a imposé la loi 142 pour faire taire les enseignants et passer des semblants de conciliations par en-dessous de la porte. Pourquoi cette loi ne s’applique-t-elle pas au policiers, qui sont toujours en moyens de pression (pantalon non-conformes et autres pièces d’habillement non-standards) ? Charest n’a jamais eu l’intention de négocier, c’est clair. Il n’a fait qu’accroître l’aversion des enseignants à son égard en agissant de si mauvaise foi.

Il y a maintenant plus de décrocheurs chez les enseignant que chez les élèves ! Plusieurs d’entre eux se laissent tenter par le secteur privé et c’est normal.

Mais ce qui me fait le plus peur, c’est quand je vois des jeunes détruire leur avenir par paresse, par délaissement, par manque de volonté, par manque de fierté. Fierté que même les adultes ne portent pas très haut. Je m’explique : au salon du livre ici à Sept-Îles dernièrement (un franc succès, d’ailleurs), Norman Lester devait venir parler de 2 livres en particulier, dont je ne connais pas les noms avec un certain monsieur, que j’appellerai M. X. M. X. devait donc lire les deux livres en question pour en débattre avec M. Lester. M. Lester ayant manqué son avion, le débat n’a pas eu lieu. On a pu entendre M. X. dire haut et fort : « C’est ça, j’ai lu deux livres pour rien ! »

Stupeur.

Vous saurez, monsieur, qu’on ne lit jamais un livre pour rien. Ces livres viennent de vous enrichir de 1001 façons insoupçonnables pour vous. Vous vous vautrez dans votre médiocrité comme une mouche dans proverbiale merde. Les livres sont le savoir du monde, des richesses de création et de voyages internes. Même un livre de recette, s’il est bien fait (achetez « À la Di Stasio ». Un bijou) peut vous emporter ailleurs et ouvrir votre esprit. Encore faut-il que vous sachiez où est la porte.

Faque c’est ça, un autre de rentré. Je vais aller m’horizontaliser, j’ai besoin de réparation neuronale et cellulaire. En gros, j’ai les yeux pochés.

Allez à la bibliothèque, procurez-vous une carte, ou renouvellez votre carte de 1988, louez-vous un bon bouquin de 200 pages et installez-vous avec un chocolat chaud dans une grosse doudou. Bon voyage.



Dr Fleau

03 mai 2006

De retour après la pause

Désolé pour la période sèche. J'ai été particulièrement occupé à mon travail et à la maison. Je suis d'ailleurs sur l'ordi au travail (hors des heures de bureau, bien sûr), car mon ordi personnel est sur le dos. Je l'avais entré au garage il y a quelques semaines, et il est encore malade. Je le rapporte demain.

Plein de choses se sont passés dans le monde depuis mon dernier message, mais je tire un blanc sur quel sujet traiter ce soir. Je ne serai donc pas très long cette fois-ci. Mais dès que ma boîte est redevenue utilisable, je vous promets des chiâlages et interventions diverses plus régulièrement.

En attendant portez-vous bien, aimez-vous les uns les autres et toutes ces sortes de choses (what he say?)

Dr Fleau