15 mars 2006

L'utilisation de la drogue est constitutionnelle.

C'est ce que dit Me Robert Lemieux, de Sept-Îles. J'ai honte pour tous les sept-îliens que ce gars viennent d'ici. Allez voir cet article où Me Lemieux s'appuie sur un référendum pan-canadien de 1898 pour affirmer que l'usage des drogues est légale à moins que le gouvernement en dise autrement.

Bin oui, tiens, quel argument! Parce qu'on ne l'a pas formellement interdit, il est donc normal de consommer des drogues. Entre vous et moi, je me passerais d'avoir du monde gelé comme des binnes au volant de leur voiture. Il y en a déjà assez comme ça qui sont ivres, merci. Si les gens usaient de leur gros bon sens (voir message précédent) et se gelaient la fraise dans le confort de leur foyer, loin des enfants (eux-mêmes étant en présence d'adultes compétents et en possession de toutes leurs fonctions mentales), pourquoi pas ? Tu veux avoir l'air légume ? Tu peux le faire sans faire chier le peuple ? Go mon homme. La société a pas besoin de 2 watts comme toi anyway. Poids mort.

Un avocat qui défend l'usage des drogues, un autre qui est arrêté pour cause de possession d'une quantité non-négligeable de coke, pas de quoi donner confiance aux gens qui ont besoin de leur bons (et honnêtes) services.

Dr Fleau

14 mars 2006

Je veux votre opinion...

J'ai bien réfléchi à ma menace de former une religion, et j'y tiens toujours. Je veux fonder une nouvelle religion, axée sur le gros bon sens, l'amitié fraternelle, la responsabilisation et une promesse d'une vie future meilleure (pour les autres générations, pas pour nous pauvres égoïstes).

Notez mes omissions dans le paragraphe précédant. Je ne fais nulle mention de justice, d'amour ou d'égalité, car je crois qu'ils devraient tous découler des items énumérés. La justice telle qu'elle est ne fonctionne pas, ou mal. Les violeurs font 23 mois de prison et reviennent hanter leurs victimes -lorsqu'elles ont survécu, et les gens assez misérables qui ont volé ou fraudé pour quelques milliers de dollars écopent de 6-7 ans ferme. C'est pas du gros bon sens, ça.

L'amour est un sentiment qu'on ne contrôle ni ne subjugue à sa volonté. C'est plutôt nous qui sommes subjugués par lui, alors... Le message "Aimez-vous les uns les autres" est très bien, c'est pourquoi on le retrouve à la base de presque toutes les religions à travers le globe. Je considère l'amour comme devant être assez universel pour ne pas avoir à le nommer. Si t'aimes personne, je veux pas t'avoir dans ma gang anyway.

L'égalité, c'est impossible et irréalisable sauf dans l'esprit de quelques étudiants de philo sur un trip de "mush". Je ne suis pas défaitiste, mais réaliste. Désolé, Françoise et Amir. Je m'explique:
1) La pauvreté existera toujours, car ce n'est que la proportion de gens qui possèdent moins (aux yeux du ministère du revenu) d'argent que les autres. Mathématiquement, cette proportion existera toujours. Lorsque le salaire minimum sera à $18/h et que les plus petits commerçants pouvant se payer des employés seront Nortel, Hydro-Québec et Microsoft, ces gens-là vont encore se plaindre à propos des paiements de loyer, de voiture, de bouffe, etc, parce que le coût de la vie va aussi augmenter. C'est une bonne chose d'augmenter le salaire minimum, mais allons-y dans la logique des affaires, pas avec les yeux du coeur. C'est froid, la vie.
Parenthèse: J'ai travaillé longtemps au salaire minimum et ne suis nullement riche aujourd'hui. J'ai trimé dur, je suis retourné à l'école et ai réussi à me sortir de la merde tranquillement. Mes bottes sentent encore la bouse, mais à la longue on s'y fait. Il n'y a aucune honte à travailler dur. Les familles monoparentales avec enfant(s) mais sans études ont plus besoin d'apprendre à pêcher que de se faire offrir du poisson frit 3 fois par jour. L'autonomie est, en soi, une rémunération. Dépendre de l'état est un fardeau que bien des gens honnêtes voudraient voir se lever de leurs épaules. Fin de parenthèse.

2) L'équité salariale que les femmes revendiquent leur revient de droit et devrait être un fait accompli depuis belle lurette. Il y assez d'argent pour tout le monde, avec les marchés mondiaux qui s'ouvrent partout. Ce qui entraîne mon prochain point.

3) Le travail des enfants. Partout dans le monde des enfants travaillent à partir de 5-6 ans, à produire des T-shirts, espadrilles, parapluies, bébelles et autres gugusses. Que ça arrive ici, il y a raison de se concerner et de voir le commerçant traîné en justice. Que ça arrive au Burkina Faso, Ouganda, Ouzbekistan, etc. est parfaitement normal.

Rangez vos gros yeux.

Il y a 100 ans, lors de l'explosion industrielle (connue sous le nom de Révolution dans nos écoles) ici-même en Amérique, il y avait des enfants qui travaillaient dans des usines. Bien sûr, les salaires étaient bas, les conditions sûrement pas agréables -et ne croyez pas un instant que j'endosse l'esclavagisme ou la violence aux enfants- mais le maigre salaire leur permettait d'apporter un peu plus à leur famille. Avec le temps, la situation change pour le mieux et les employés des usines se syndiquent, se regroupent pour se donner des conditions de travail améliorées. Il y a une progression à suivre, une suite logique qui prends du temps à se concrétiser. Imaginez une seconde que Bombardier débarque à quelque part en Malawi et construit une belle usine toute neuve, à la fine pointe de la nouveauté technologique, et recrute 250 personnes locales pour opérer la machinerie, tenir les livres comptables, effectuer les réparations, bref, s'occuper de l'usine et de tout ce que ça implique.
En plus, Bombardier leur paie un salaire effarant (lire: comme ici) à chaque semaine. Maintenant, les questions: Sont-ils qualifiés pour opérer la machinerie? Qui leur enseignera? Quelles lois les protège? Qui vérifiera que ces actions sont justes et équitables? Comment sauront-ils, eux, qu'ils ne se font pas baiser ? Quelles références ont-ils de ce mode de vie? Que feront-ils de cet argent? L'économie locale peut-elle le supporter? Est-ce en accord avec leur propre mode de vie, coutumes, croyances, etc.?
On ne peut prétendre sauver le monde en dénonçant ce qu'on croit être injuste. Le monde est plus compliqué que ça.

Je crois que mon premier dieu sera Silence. Silence pour écouter. Silence pour assimiler. Silence pour réfléchir.

Je fais maintenant silence; c'est à vous de parler.

Silence

Dr Fleau

05 mars 2006

Le retour des Sikhs !!

Le jeune sikh qui a réussi à convaincre la cour suprême à lui laisser son poignard dans la classe en a inspiré plusieurs. Voilà qu’une troupe de joyeux travailleurs du Port de Montréal veulent poursuivre leur employeur pour pouvoir porter le turban pendant le travail. Pas un turban à cap d’acier, non. Un turban probablement en coton ou en lin, pas du tout certifié par la CSA, ne cherchez pas le symbole. Que les armes blanches entrent dans les salles de classe, c’est assez insultant comme ça, maintenant ils veulent s’attaquer à la sécurité la plus élémentaire, aux normes du travail, à la CSST, au gros bon sens! Tout ça au nom du soi-disant respect de la liberté de religion. Si tu meurs pendant ton quart de travail, ton dieu t’aime-t-il plus? Vont-ils venir se plaindre que leur travail est trop dangereux après? Que le Port de Montréal devrait payer plus d’assurances pour eux?
Qui dédommagera les familles? Qui paiera les frais supplémentaires? C’est plate de parler d’argent mais il y a toujours des frais à payer lorsque quelqu’un meurt.

Voyons donc! Comment se fait-il que ses gens-là se croient au-dessus de toute loi ne venant pas d’eux? Selon leur religion, ils doivent garder leur turban en tout temps, sauf (j’espère) pour se laver. Leur dévotion surpasse donc leur instinct de survie. Si dieu (peu importe lequel) venait me dire de me promener sur un chantier de construction (peu importe lequel) sans casque de sécurité, mais avec un simple (mais ô combien symbolique et joli) turban, je lui dirais gentiment de vider tout le monde, arrêter toutes les machines avant, et de marcher devant moi.

Y a-t-il des pompiers sikhs? Les policiers sikhs de la GRC peuvent déjà porter leur turban au travail. Ça change le sens du mot UNIFORME un peu, n’est-ce pas?

Je ne veux pas dénigrer les convictions de ces dévots. Je suis convaincu que dans leur cœur et leur esprit, ils ont la certitude d’avoir raison. Je suis certain que tous et chacun d’entre eux font leur travail de façon exemplaire et sécuritaire, mais Come On, on ne joue pas avec ces choses-là. Ce même débat a eu lieu au début des années 1930, lorsque Ford Motors a mis sur le marché la première voiture pour plus de 2 personnes. Un ingénieur voulait faire installer des ceintures de sécurité, pour des raisons aujourd’hui évidentes, mais un dirigeant lui a fait enlever, par peur que la population croie que Ford n’aie pas confiance en leur produit à un tel point qu’ils doivent mettre des appareils qui pourraient leur sauver la vie. Dans certaines situations, il ne faut faire confiance à personne. Tout risque doit être considéré et évalué pour pouvoir s’y parer.

Je fais le serment solennel, devant les dieux des serveurs web, si ces gentils et dévots messieurs gagnent leur cause, je fonde une religion. Je ne sais pas encore si je serai mono ou polythéiste, je vous tiendrai au courant des détails et je publierai une fiche d’inscription.

Je termine avec ceci : lorsque Nanak Dev (1469 – 1539) fonda à toutes fins pratiques le sikhisme à la fin du 15ème siècle, les grues de conteneurs n’existaient pas, les chargeuses n’existaient pas, bref, Ti-Nak n’avait aucune raison de croire qu’un jour, il serait dans leur propre intérêt d’enlever le turban pour mettre autre chose. En 2006, je pourrais vous nommer plein de bonnes raisons d’enfiler un beau casque jaune, avec styromousse, gouttière, protection occipitale et coquilles (pour les oreilles). Faudrait qu’ils pensent peut-être à tempérer leur ferveur religieuse et se plier aux exigences de base de la sécurité, conforme aux normes du travail de leur belle et grande terre d’accueil, le Québec.

Dr Fleau